samedi 1 juin 2013

Islamologue, une supercherie intellectuelle


Depuis les attentats du 11 septembre 2001, nous sommes entrés dans une ère nouvelle, notamment sur le plan médiatique, à savoir la consécration de « l’islamisme » comme nouvel ennemi de l’Occident libre amoureux de la démocratie et des droits de l’homme, censé répandre le bonheur sur la Terre. Tout d’abord il convient de faire une précision sur le plan sémantique. En effet le mot « islamisme » qui désignait autrefois la religion musulmane, comme l’on dit christianisme et judaïsme, désigne désormais le fanatisme musulman, donnant ainsi un caractère particulier au  fanatisme musulman  puisqu’il est désigné par un terme spécifique.
Ainsi l’on a assisté à l’apparition, puis à l’installation durable dans les médias, surtout sur les plateaux de télévision de nouveaux personnages, que l’on nous présente comme étant des spécialistes pointus de l’Islam, de la civilisation musulmane, connaissant à la perfection les  mouvements extrémistes musulmans, j’ai nommé ; faites la révérence ; les « Islamologues ».

En effet, chaque fois que l’islam occupe la une des médias ; pour ne pas dire neuf fois sur dix ; on invite pour nous éclairer de leurs lumières, ces islamologues qui sont à l’islam, ce que les « économistes » sont à l’économie. Aussi crédibles qu’Elisabeth Tessier, aussi pertinents qu’un billet d’humeur de l’entartré en chef germanopratin BHL, ces pseudos experts en islam n’ont d’experts que le nom. Bien souvent, neuf fois sur dix aussi, ils ne maîtrisent absolument pas la langue arabe, et font souvent de grossières erreurs de traduction.  Certains d'entre eux; suivis et repris en cela par des écrivains et des journalistes; vont jusqu'à tronquer sciemment des versets du Coran pour leur faire dire le contraire de ce qu'ils veulent dire, voire même en inventent purement et simplement. Lorsque ces "islamologues" d'aventure, se rendraient dans des pays musulmans bien souvent ils ne quittent pas les centres de recherche accidentaux…euh non pardon, occidentaux et ne s’imprègnent pas du tout de la culture du pays qu’ils sont censés  étudier, se comportant ainsi comme des vacanciers du club Med de Djerba ou d'Agadir.

Imagine t-on un historien spécialisé dans l’étude de l’Empire romain ne maîtrisant pas le latin, ou dans l'étude de la Grèce antique ignorant le grec ancien ? Impensable ! Pour l’étude de la civilisation islamique c’est le cas. Mais le public français moyen n’étant pas averti et abreuvé en permanence d’une gigantesque propagande anti-islam ne peut hélas pas démêler le vrai du faux à ce sujet.

De plus, le terme « islamiste » est un terme galvaudé, fourre-tout qui n’a pas de légitimité, car il désigne par extension et dans l’imaginaire collectif occidental tout musulman qui décide de rester attaché à sa foi, dans un monde de plus marchand, de moins en moins spirituel, où l’argent et la consommation sont portées aux nues. Ainsi pas plus qu’il n’existe de « christianiste » ou de « juifiste » on ne doit plus employer le terme « islamiste », parlons de « fanatique musulman » comme l’on parle de fanatique juif ou chrétien.

Pas plus qu’il n’existe de « christianologue » et encore moins de « judéologue », pourquoi continue t-on dès lors de parler « d’islamologue » ? Un rhumatologue, ou un ophtalmologue on sait ce que c’est, mais « islamologue » ne veut rien dire. Comme le terme de « musulman modéré » ne signifie rien, car on ne parle pas non plus de « chrétien modéré » ni de « juif modéré. » Cela participe à l’élaboration et à la pérennisation de la novlangue actuelle, que Georges Orwell a très bien décrite dans son roman 1984, c’est-à-dire que les mots changent de sens, on masque la réalité ou du moins on l’atténue pour faire perdre au plus grand nombre le contact avec le réel.

On invente aussi des mots, on appauvrit le langage, pour scléroser la pensée et affaiblir la réflexion et le sens critique. De plus, il est amusant de constater que souvent ces « islamologues » ou spécialistes de « l’islamisme » ou du « terrorisme » ; à quand l’apparition de « terroristologues » au point où on en est ; sont membres d’instituts mondialistes, payés par eux, par ces centres de recherche, liés aux néoconservateurs américains, comme Alexandre del Valle, Alexandre Adler, Gilles Kepel, Antoine Vitkine, François Heisbourg, Bruno Tertrais, et  bien d’autres.

Ces « experts » ont voix au chapitre dans les médias. Comme le démontre remarquablement Pascal Boniface dans son livre Les intellectuels faussaires, ces derniers ont légitimé ce discours offensif contre l’islam au nom de la liberté et de la démocratie. Il ajoute très justement « Qui paie la musique, choisit la partition. »
Peut-on sérieusement accorder un quelconque crédit à ces énergumènes, comme aux économistes ?
L’islam est une religion, une civilisation, une culture, dont les pratiques, les nuances sont si diverses, du Maroc à l’Indonésie, des îles Comores à la Russie, que l’on ne peut l’essentialiser et la réduire en un seul bloc homogène.

Ces gens-là rendent la phobie envers l’islam légitime, consacrent l’hostilité envers l’Islam sur le plan intellectuel, idéologique contrastant peut-être dans sa forme avec la réaction primaire qui peut exister parfois et s’illustrer comme avec les Identitaires, lors de leur occupation de la mosquée de Poitiers en octobre 2012, mais ce procédé est en réalité bien plus sournois et bien plus violent à terme, car il légitime la violence contre l’islam au nom de la démocratie.

Désormais lorsque vous verrez le terme fumeux « d’islamologue » apparaître au bas de votre lucarne, mettez les voiles ; islamiques  peut-être pas mais mettez-les quand même ; prenez le large. Bref pour faire court, éteignez votre télé.


Anis Al Fayda

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