dimanche 28 décembre 2014

America is Back





Le pays de l’Oncle Sam nous réserve bien des surprises. On nous présente habituellement les États-Unis comme un pays où le libéralisme économique règne en maître, où l’interventionnisme étatique est inexistant et aussi palpable que les melons sur les rives de la mer de Barents. 

Pourtant en l’espace de six mois, les autorités américaines nous ont prouvé qu’elles étaient capables de hausser fortement le ton lorsqu’il s’agissait de faire respecter sa législation pour mieux défendre ses intérêts.

En effet, ce lundi 22 décembre, le groupe industriel français Alstom a été reconnu coupable de corruption dans plusieurs pays (Égypte, Taïwan, Arabie Saoudite, Bahamas) et condamné à verser 772,29 millions de dollars, soit 630 millions d’euros dans le cadre de la loi américaine sur les pratiques de corruption à l’étranger (FCPA). Tout ceci est à remettre dans le contexte du rachat du pôle énergie du groupe français par le groupe américain General Electrics, mais cette amende devra être réglée au préalable par le groupe français.

En juillet dernier, c’était la banque BNP Paribas qui avait été condamnée à une amende de 80 millions de dollars, soit 59 millions d’euros, ceci pour avoir osé violer l’embargo américain à l’encontre du Soudan, de l’Iran et de Cuba. Un crime de lèse-majesté envers le monde dit libre en somme. Tout ça alors que l’embargo à l’encontre de Cuba s’apprête à être levé, c’est bien dommage.
Bien entendu aucun groupe américain lui ne saurait être soumis au même traitement.

On aimerait que le gouvernement français en fasse de même et fasse condamner Hewlett Packard qui avait délocalisé et supprimé des emplois en France en 2008, tout en ayant bénéficié de subventions. Le gouvernement français de Sarko l’américain d’alors aurait-il eu le courage de prendre une telle décision ? Laissez-nous rire à gorge déployée.

Le gouvernement français UMPS ferait mieux de défendre intérêts de la France, plutôt que donner des conseils aux Français en matière de sujets à aborder ou pas dans les chaumières de France et de Navarre en cette période de fêtes de fin d’année. Craint-il que toutes les discussions finissent comme le suggère la célèbre caricature de l’Affaire Dreyfus, c'est-à-dire en pugilat ? On ne peut même plus s’engueuler chaleureusement à table en famille dans ce pays ? Fichtre alors !

Avec en outre les représailles prises à l’encontre de la Corée du Nord, qui se traduisit par une gigantesque coupure d’Internet, en raison de l’attaque informatique subie par Sony, consécutive à la sortie du film produit par les mêmes studios mettant en scène l’assassinat du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, film au sujet très original au passage, puisqu’il s’agit de l’assassinat d’un dirigeant certes pas grand philanthrope mais honni des États-Unis, la Maison Blanche sait hausser le ton quand il le faut, malgré les signes incontestables de déclin.

Il n’y a pas de doute : America is bel et bien back.



Anis Al Fayda

mercredi 10 décembre 2014

Torture à moitié avouée, à moitié pardonnée?






Un rapport du Sénat américain paru ce mardi 9 décembre, révèle et critique avec verve les méthodes de torture employées par la C.I.A, dans le contexte de la dite « guerre contre le terrorisme », déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001, espèce de guerre sans fin, similaire à l’histoire sans fin avec Georges W. Bush dans le rôle de Bastien Balthazar Bux.

Qu’apprends-t-on dans ce rapport ? Bien des choses que divers O.N.G et autres services avaient déjà pointé du doigt, à savoir l’usage à grande échelle de la torture sur les détenus de Guantanamo, déshumanisés car « islamistes » donc ennemis du monde dit libre, donc sortis de l’humanité et indignes de la moindre considération. 

Parmi les techniques de torture, celle du « waterboarding » qui revient à torturer par l’eau le suspect, provoquer une sensation d’étouffement par l’eau. Les islamistes venant souvent de Bougnoulie, terre de désert et où l’eau est rare, les services américains dans un souci altruiste ont sans doute voulu leur apporter les joies de la cure nautique, leur faire découvrir le plaisir de barboter eux qui n’ont sans doute pas l’occasion de le faire. Et quand on aime, on ne compte pas.

Mais allons droit à l’essentiel : verra-t-on un jour les responsables de tels agissements traduits devant des tribunaux internationaux et répondre de leurs crimes ? Certes pas, ils sont américains, donc les symboles du monde libre, donc intouchables. La torture en terre démocratique n’est absolument pas comparable avec la torture en terre islamiste dictatoriale enfin ! Naïfs que nous sommes. De plus, au cours de leur meurtrière histoire, les autorités américaines n’ont jamais permis que leurs responsables répondent de leurs actes, malgré les innombrables crimes et atrocités dont ils ont saupoudré le monde, au gré de leur escapades et aventures guerrières (Hiroshima et Nagasaki, Vietnam, Irak, Afghanistan, Amérique Latine…).

Tout ceci nous montre bien que plus que jamais, les rapports internationaux sont basés sur des rapports de force, et que malgré les bons sentiments sur lesquels reposent les réflexes de notre époque, cela ne saurait que trop nous rappeler que seule la loi du plus fort compte, puisque malgré la publication de ce rapport, les auteurs de ces agissements ayant agi avec l’aval des plus hautes autorités yankees peuvent tout bonnement s’essuyer leurs postérieurs libéraux avec ce qui n’est rien de moins qu’un torchon naïf et dangereusement compatissant, qui risque de mettre en péril la sécurité des États-Unis qui à leurs yeux n’a pas de prix.

Barack Obama s’est fendu d’une déclaration où il disait en substance que l’image des États-Unis risque d’être fortement dégradée… Sans blague ! Pas autant que la vie de ces pauvres bougres islamistes passés par la centrifugeuse yankee qui n’a en plus rien apporté pour mettre fin à cette guerre sans fin contre le terrorisme où tout le monde peut être suspect.

Mais les  États-Unis étant une démocratie, ce pays sait reconnaître ses erreurs, et comme on dit, faute avouée, faute à moitié pardonnée, pas vrai ?

Nous comptons désormais sur Hollywood pour nous concocter un film avec un happy end où le héros après avoir courageusement montré son sens de la justice, et sonder sa conscience humaniste pourrait rentrer dans son home sweet home et goûter un repos bien mérité. On peut voir le film Détention secrète avec Reese Witherspoon et Jake Gyllenhaal qui traite déjà de la question.

Pendant ce temps, la terre d’islam continue d’être foulée par la botte impérialiste occidentale avec la complicité de gouvernements dits musulmans, le sang des peuples musulmans continue de couler abondamment à Hollywood et en vrai…jusqu’à la prochaine révélation…qui n’en est pas vraiment.


Anis Al Fayda




   

mardi 9 décembre 2014

Tout ça pour une crèche...









En république de France, les polémiques à trois francs six sous ne manquent pas. 

La dernière en date, celle concernant l’installation de crèches dans divers bâtiments de l’administration, au conseil général de Vendée, dans la Mairie de Béziers. Les défenseurs de la désormais sacro-sainte laïcité n’attendaient que cela pour monter au créneau. Que nos laïcards ne respectent absolument pas les coutumes françaises, pays historiquement catholique cela nous le savions d’ores et déjà, mais qu’ils fassent preuve d’un tel zèle qui ferait pâlir d’envie n’importe quel « fanatique religieux », qu’ils fustigent tant...ils ne connaissent plus de limites.

Les Français musulmans seraient tentés de pousser un ouf de soulagement, car pour une fois que le thème de la laïcité défraie la chronique dans les médias sans que cela ne concerne l’islam, l’on se dit que ces derniers pourraient respirer un bon coup dans ce vent glacial qui enveloppe Paris au crépuscule de l’automne. 

C’était sans compter sur l’étonnante, mais désormais hystérie, monomanie sur l’islam de messieurs Zemmour, Villiers, Ravier, Ménard et consorts. Ces derniers en effet ne sont pas privés de pousser des cris d’orfraie, de monter sur leurs grands chevaux, plutôt leurs poneys républicains, jurent leurs grands dieux qu’ils ne font là que perpétuer des traditions bien ancrés dans l’esprit des Français, et qu’ils se placent dans une volonté de reconquête de l’espace public face à un islam conquérant. As-t-on jamais vu un musulman ou une association musulmane dans ce pays se plaindre, ou fustiger la volonté de la population française de vouloir se réapproprier la dite neutralité de l’espace public ? Neutralité soi dite en passant submergée par l’espace publicitaire et mercantile, surtout en cette période d’achats rituels de fin d’année, ce à quoi hélas est réduite l’esprit de Noël.

Non contents de s’arrêter en si bon chemin, ces tenants de la droite conservatrice et amoureuse de la France authentique, voient dans les crèches un moyen de lutter contre l’islam conquérant, Zemmour parlant lui-même de vouloir endiguer les Sarrasins qui submergeraient la Provence comme au Xème siècle. Ces derniers veulent en outre réserver et monopoliser le potentiel de la lutte laïcarde uniquement à l’adresse des musulmans.

Sachez messire Zemmour, qu’en ces temps médiévaux et qu’au vu de votre plastique et mélanine toute méridionale ; ceci est juste un constat ; il n’aurait pas été dit que les combattants de la Chrétienté ne vous aurait pas rangé du côté des Sarrasins.

Ces messieurs prétendent vouloir lutter contre l’hystérie d’une certaine gauche, dont les musulmans sont aussi les victimes collatérales, depuis l’affaire du voile de Creil en 1989.

Nous souhaiterions poser quelques questions à ces messieurs qui ont le vent en poupe :
Sont-ce les musulmans qui ont inventé la laïcité ? Sont-ce les musulmans qui empêchent les chrétiens de renouer avec leur foi dans ce pays ? Sont-ce les musulmans qui sont à l’origine du large déclin de la religion en France ? Sont-ce les musulmans qui sont derrière le fait que Noël soit devenu une fête commerciale et non plus religieuse ? Les musulmans ne sont-ils pas eux-mêmes l’objet de toutes les passions, dès qu’il s’agit de la laïcité ?

Tous ces opposants de pacotille, ces chantres et apôtres du choc de civilisations, ces Cassandre de bas-étage doivent être démasqués et tenus pour ce qu’ils sont, c'est-à-dire des lâches qui se cachent derrière une certaine volonté d’abattre le politiquement correct, pour mieux s’attaquer contre un adversaire qui n’en est pas : les musulmans. Des êtres couards et pusillanimes qui veulent se payer un courage médiatique à peu de frais.

Une dernière chose : que ces messieurs regardent un peu plus attentivement les vêtements des personnages représentés dans ces mêmes crèches. Ils découvriront sans doute avec stupéfaction qu’ils n’ont certes pas des accoutrements de Scandinaves, ni de Pictes et encore moins de Teutons.


Anis Al Fayda