En cette
année où l’on commémore le centenaire de la Grande Guerre, France 2 nous as
gratifié du documentaire Apocalypse, avec la voix de l’inénarrable Mathieu
Kassowitz.
Tout
d’abord, il convient de revenir sur le sens du mot « apocalypse ». En
effet, l’apocalypse veut dire dévoilement, et non pas destruction. Bien que la
destruction, l’effondrement du modèle économique ultra-libéral arrive, alors
seront dévoilés les rôles de chacun, les masques tomberont.
Entre les
élections municipales et les élections européennes, la diffusion de cette série
documentaire ne doit bien évidemment rien au hasard.
À l’heure
du retour des nationalismes, ou de ce que les médias appellent avec dégoût les
populismes, à l’heure de la critique du mondialisme grandissante, ce que l’on
appelle le système politico-médiatique avait besoin de frapper un grand coup.
Hormis l’intérêt
de voir images en couleur, ce documentaire n’apporte rien de bien neuf sur la
connaissance des évènements, l’escalade des tensions ayant abouti à cette
grande tragédie.
Pas un
mot sur le grand capital, sur Wall Street et la révolution bolchévique. Ne
demandons pas à Mathieu Kassowitz d’avoir lu Antony Sutton, il vient du
show-business le pauvre.
Pas un
mot ou très peu sur tirailleurs des colonies qui n’avaient rien demandé, qui
ont été jetés dans une guerre qui ne les concernaient absolument pas. Les
habitants de ces pays d’Afrique et d’Asie se moquaient alors éperdument de
savoir si la déclaration sur la neutralité de la Belgique n’était qu’un chiffon
de papier, si l’on devait dire Mulhaüsen ou Mulhouse, Elsass-Lothringen ou
Alsace-Lorraine. Pas un mot non plus sur les Accords Sykes-Picot qui continuent
d’ensanglanter la Terre Sainte.
Quel est
le but d’une telle série ? Il faut diaboliser toujours plus le nationalisme, le patriotisme pour systématiquement les assimiler à la guerre. En omettant de
rappeler que les révolutionnaires de 1789 lorsqu’ils exportèrent les idées
révolutionnaires des chaudes rives du Guadalquivir,
aux eaux glacées de la Bérézina, au
son de la Marseillaise, de la Carmagnole ou autre, c’était au nom du patriotisme, du nationalisme.
Pourtant de
nos jours si le nationalisme est diabolisé en Europe, d’autres pays ont quant à
eux le droit de l’être. Ainsi les États-Unis ont le privilège de continuer à
l’être, de défendre leurs intérêts au moyen de bombardements massifs.
Actuellement un pays comme la Russie montre
qu’elle ne demande pas d’autorisation pour défendre ses intérêts avec ce qui se
passe en Ukraine. Ceci nous rappelant que les rapports entre États basés sont
basés sur les rapports de force, et non pas sur les bons sentiments, le
sentimentalisme mielleux, qui faussent complètement les jugements et empêchent
la réflexion.
Jamais on
n’a autant fait la promotion du pacifisme, de la négociation, pourtant il n’y a
jamais eu autant de guerres, d’hypocrisie dans les rapports internationaux. Les
Droits de l’homme, la communauté internationale, sont des coquilles vides.
Jamais il n’y eût autant de destruction, jamais la guerre économique n’a été
aussi vivace, l’impérialisme culturel n’a été aussi intense. L’occidentalisation
croissante du monde, sans que l’on se l’explique vraiment, l’entrée en vigueur
du marché transatlantique, voilà des sujets que l’on voudrait voir abordé dans
des documentaires. Pourtant, il n’y a rien là-dessus.
La guerre
est hélas une constante dans l’histoire de l’humanité, penser l’abolir est
une chimère, surtout quand ceux qui font l’éloge du pacifisme se révèlent être
de bien grands va-t’en guerre.
Si vis pacem, para bellum, comme on dit à Aubervilliers.
Anis Al
Fayda
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