mercredi 10 décembre 2014

Torture à moitié avouée, à moitié pardonnée?






Un rapport du Sénat américain paru ce mardi 9 décembre, révèle et critique avec verve les méthodes de torture employées par la C.I.A, dans le contexte de la dite « guerre contre le terrorisme », déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001, espèce de guerre sans fin, similaire à l’histoire sans fin avec Georges W. Bush dans le rôle de Bastien Balthazar Bux.

Qu’apprends-t-on dans ce rapport ? Bien des choses que divers O.N.G et autres services avaient déjà pointé du doigt, à savoir l’usage à grande échelle de la torture sur les détenus de Guantanamo, déshumanisés car « islamistes » donc ennemis du monde dit libre, donc sortis de l’humanité et indignes de la moindre considération. 

Parmi les techniques de torture, celle du « waterboarding » qui revient à torturer par l’eau le suspect, provoquer une sensation d’étouffement par l’eau. Les islamistes venant souvent de Bougnoulie, terre de désert et où l’eau est rare, les services américains dans un souci altruiste ont sans doute voulu leur apporter les joies de la cure nautique, leur faire découvrir le plaisir de barboter eux qui n’ont sans doute pas l’occasion de le faire. Et quand on aime, on ne compte pas.

Mais allons droit à l’essentiel : verra-t-on un jour les responsables de tels agissements traduits devant des tribunaux internationaux et répondre de leurs crimes ? Certes pas, ils sont américains, donc les symboles du monde libre, donc intouchables. La torture en terre démocratique n’est absolument pas comparable avec la torture en terre islamiste dictatoriale enfin ! Naïfs que nous sommes. De plus, au cours de leur meurtrière histoire, les autorités américaines n’ont jamais permis que leurs responsables répondent de leurs actes, malgré les innombrables crimes et atrocités dont ils ont saupoudré le monde, au gré de leur escapades et aventures guerrières (Hiroshima et Nagasaki, Vietnam, Irak, Afghanistan, Amérique Latine…).

Tout ceci nous montre bien que plus que jamais, les rapports internationaux sont basés sur des rapports de force, et que malgré les bons sentiments sur lesquels reposent les réflexes de notre époque, cela ne saurait que trop nous rappeler que seule la loi du plus fort compte, puisque malgré la publication de ce rapport, les auteurs de ces agissements ayant agi avec l’aval des plus hautes autorités yankees peuvent tout bonnement s’essuyer leurs postérieurs libéraux avec ce qui n’est rien de moins qu’un torchon naïf et dangereusement compatissant, qui risque de mettre en péril la sécurité des États-Unis qui à leurs yeux n’a pas de prix.

Barack Obama s’est fendu d’une déclaration où il disait en substance que l’image des États-Unis risque d’être fortement dégradée… Sans blague ! Pas autant que la vie de ces pauvres bougres islamistes passés par la centrifugeuse yankee qui n’a en plus rien apporté pour mettre fin à cette guerre sans fin contre le terrorisme où tout le monde peut être suspect.

Mais les  États-Unis étant une démocratie, ce pays sait reconnaître ses erreurs, et comme on dit, faute avouée, faute à moitié pardonnée, pas vrai ?

Nous comptons désormais sur Hollywood pour nous concocter un film avec un happy end où le héros après avoir courageusement montré son sens de la justice, et sonder sa conscience humaniste pourrait rentrer dans son home sweet home et goûter un repos bien mérité. On peut voir le film Détention secrète avec Reese Witherspoon et Jake Gyllenhaal qui traite déjà de la question.

Pendant ce temps, la terre d’islam continue d’être foulée par la botte impérialiste occidentale avec la complicité de gouvernements dits musulmans, le sang des peuples musulmans continue de couler abondamment à Hollywood et en vrai…jusqu’à la prochaine révélation…qui n’en est pas vraiment.


Anis Al Fayda




   

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