Rentrée
scolaire, rentrée guerrière. Cela pourrait devenir un adage en cette fin d’été.
En effet,
voilà que la France, les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont décidé de passer
à la vitesse supérieure vis-à-vis de la Syrie, et d’adopter une rhétorique
franchement guerrière, que ne désapprouverait nullement un Adolphe Thiers en
1840, ou un Winston Churchill en 1938. Sauf que cette fois-ci, le pays visé,
menacé par le courroux de l’Occident amoureux de la paix et de la démocratie
dans le monde, n’est autre que la Syrie, pays décidément bien rétif au nouvel
ordre international que veut imposer les Etats-Unis et ses acolytes…pardon ses
vassaux de l’Otan, pâle ersatz de la Ligue de Délos. Dans la mesure où c’est un
pays arabe, qui fut sous mandat français autrefois, on peut dire que l’on est revenu au
bon vieux temps de la canonnière, que l’on croyait à jamais révolu, époque où
l’Europe imposait par la force sa domination et sa vision du monde. C’est plus
que jamais d’actualité, et l’emballage de l’ONU, des droits de l’Homme, des
bons sentiments a beau être le plus séduisant possible, il ne saurait masquer
la tragédie qui s’annonce, et que l’on voit poindre déjà à l’horizon.
Il faut
aussi comprendre la France, qui a déjà tant perdu depuis l'époque de l'homme de Colombey en matière de position stratégique, de rapports
de forces, depuis que les Etats-Unis dominent le monde. Elle tient à conserver
ce qu’elle appelait autrefois ses échelles du Levant, c'est-à-dire ses portes
d’entrée, balcons et bastingages, donnant sur cette partie du monde hautement
symbolique et stratégique. Une autre illustration de la fameuse politique arabe du Quai d'Orsay sans doute.
On nous
annonce à grands renforts de médias que l’armée syrienne du régime de Bacahr
Al-Assad aurait bombardé chimiquement sa propre population. La certitude n’est
absolument pas acquise, mais peu importe. On retrouve bien là le même procédé
utilisé par les Etats-Unis pour entrer en guerre au Viêt-Nam avec le fameux
incident du Golfe du Tonkin, les couveuses au Koweït en 1990, les armes de
destruction massives fantômes d’Irak en 2003, la soi-disante répression sanglante de
Kadhafi en 2011…On pourrait continuer à citer ces exemples à l’envie. Il n’y a
qu’à se baisser pour en trouver, le sol de l’Histoire en est jonché. Cet énième
prétexte est tout bonnement fallacieux, une fois de plus. De plus, quand on sait que les Etats-Unis ont massivement utilisé le napalm et l'agent orange au Viêt-Nam, ce pays devrait être le dernier à donner des leçons en la matière. Mais toute honte bue, les Etats-Unis poursuivent cette tâche qu'ils se sont assignés, à savoir d'être le chef de file du monde dit libre.
Cette
opération pourrait se faire sans l’accord des nations unies, sans l’accord de
la communauté internationale. On voit bien que ces deux termes désignent
uniquement les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni. Bigre ! Ca ne fait
pas beaucoup de pays…Ces deux expressions font partie de la novlangue et ne
renvoient à aucune réalité concrète.
Il ne s’agit
pas ici de défendre le régime de Bachar Al-Assad, qui a plein de défauts, c’est
un régime autoritaire, policier, mais le combattre tout en étant soutenu par
l’Occident ne semble absolument pas déranger nos djihadistes en herbe. Cui
Bono ? A qui cela profite t-il donc ? Là est la question. Peut-être
pourrait-on regarder un peu plus à l’ouest de Damas, en usant du pendule de ce bon vieux
Professeur Tournesol…
Alors que
nous sommes en pleine crise économique, que le chômage augmente toujours plus,
les réformes néos-libérales vont trouver un boulevard pour s’engouffrer
toujours plus, la dette illégitime explose, des églises sont détruites faute de
budget…mais l’on trouve de l’argent pour aller guerroyer en Syrie. Curieux tout
cela.
Au risque de
se répéter, nous pouvons encore dire un grand bravo aux musulmans qui ont voté
Hollande ! Vous avez eu le mariage pour tous, la guerre au Mali, bientôt
la guerre en Syrie…Mais c’est pas grave, tant qu’il y a les allocs, le KFC
hallal de la porte de Clignancourt, le dernier album de Booba, le prochain film
d’Eric et Ramzy…Tout va très bien Madame la marquise !
Deux guerres
en huit mois ! Vous en avez rêvé ? La gauche l’a fait !
Cette gauche française est pacifiste dans l'opposition, et militariste une fois au pouvoir. C'est une constance historique.
Cette gauche française est pacifiste dans l'opposition, et militariste une fois au pouvoir. C'est une constance historique.
Anis Al
Fayda
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