En république de France, l’acharnement porte un
nom : la laïcité.
Voilà que le monde sportif est à son tour en émoi. Après
avoir découvert ; sans mauvais jeu de mots ; que des filles voilées
pratiquaient le basket, un président de club de sport réclame qu’une charte
laïque soit également promulguée dans le sport, soutenu en cela par Jeannette
Bougrab, ce qui n’est guère étonnant, sans doute voit-elle dans ces foulards,
des voiles de fellaghas…
Que la pratique du sport avec un voile ne soit pas
assez seyant ou esthétique aux yeux de nos laïcards nous importe peu, et nous
dirons même plus ; comme le disaient deux célèbres détectives belges et
jumeaux de surcroît ; nous n'avons que faire de leur avis. Une élite qui
trouve normale qu’il y ait des femmes punks à chiens, n’a aucune leçon a donner
en matière de respect de la femme.
Dans d’autres pays d’Europe comme l’Allemagne, le
Royaume-Uni, la Suède, l’Espagne, la Belgique…les femmes voilées font du sport.
Où est le problème ? Ces pays sont-ils d’horribles dictatures
théocratiques ? Une sempiternelle manifestation de la manie pour les lois
et chartes si propre à la ripoublique. Si jamais cette mesure passe, le régime
à condamner serait bien celui-ci.
Que les choses soient bien claires : aucune
association cultuelle ou culturelle musulmane n’oblige quiconque à porter le
voile. Ce sont les tenants de l’idéologie dominante qui n’ont que le mot
liberté à la bouche, qui s’érigent en donneurs de leçons, en parangon de la
tolérance qui veulent empêcher des femmes de pratiquer un sport en conformité
avec leurs convictions. Pour ces laïcards, il faut être libre à leur manière,
l’épanouissement ne se mesure qu’à l’aune de leur idéologie répressive.
A quand l’interdiction des religieuses au chocolat
dans les boulangeries, ou des diables dans les magasins de bricolage au nom de
la laïcité ?
Ce qui est hallucinant, c’est ce journal du
Mans ; dont nous avons couvert son nom d’un voile pudique ; qui titre
ainsi : « Elles sont voilées et
jouent au basket ! » On serait tentés d’ajouter : « Absolument, et elles
t’emm…… ! »
Incroyable, leurs maris, leurs frères ou leurs pères,
ne sont pas là dans les gradins ou sur les bancs, avec un sac de pierres, prêts
à les lapider au cas où elles rateraient leurs tirs à 3 points, leurs lancers
francs ou leurs dunks ? Le voile ne les étouffe t-elles donc pas quand
elles courent ? Ne vous inquiétez donc pas, elles ont pris des Fisherman’s
Friend, et de la juvamine en prime!
Toujours ces titres racoleurs pour faire du tirage,
cette litanie continue de lieux communs sur quelque sujet que ce soit qui
touche de près ou de loin à l’islam. Ces journaleux devraient tourner leur
presse à imprimer 7 fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre avant
d’imprimer. Cela nous ferait gagner bien du temps. Mais bon, on ne se refait
pas. Demander à un journaleux de ne pas sombrer dans la facilité, c’est comme
demander à un lion du Kenya de renoncer à une girafe au profit d’une salade
d’endives.
.
On aimerait bien voir ces journalistes faire des
enquêtes sérieuses, nous révéler des informations précieuses. Point d’enquête
sur le dîner du siècle par exemple ? Saluons au passage les militants de
terrain, tels que Le Carré des décidés, pour son enquête récente sur le sujet.
Sans oublier d’autres groupes, comme l’Estaminet des flibustiers, Changing
we are, ou encore Danse d'Ici. Ces groupes parviennent grâce à leur pugnacité, leur désintéressement, à faire un travail efficace de poil à gratter, et d’information.
C’est l’une des raisons pour lesquelles l’oligarchie
veut réglementer les échanges sur la toile, entre arachnides de bonne volonté,
et subventionne à outrance ; façon Jutland et Lusitania réunis ;
cette presse bancale et sans épine dorsale, tout juste bonne à racler les fonds
de commode.
Mais les journaux n’échappent pas à la crise, baisse
vertigineuse des lecteurs oblige, et ces derniers licencient à tour de bras.
Nous leur adressons nos plus chaleureux bras d’honneur. Eux qui se prenaient
pour des pieds nickelés à l’abri, ne vont pas finir en sandales, mais
va-nu-pieds. Ce qui n’est que justice.
Revenons donc à ces musulmanes qui demandent juste à
ce qu’on leur fiche la paix. Comment vont-elles se tirer de ce guet-apens laïc,
et apprendre à leurs dépens ?
La solution serait peut-être pour ces demoiselles
voilées, qui ne demandent qu’à pratiquer un sport, de jouer en étant coiffées
d’un bonnet phrygien et de chanter la carmagnole avant chaque rencontre
sportive, pour être enfin acceptées. Ce qui nous donnerait, adaptation
oblige :
Laïcité
avait promis, laïcité avait promis,
De
nous empêcher de jouer ainsi, de nous empêcher de jouer ainsi,
Mais
son coup a manqué, grâce à notre volonté,
Dansons
la carmagnole, vive le son, vie le son,
Dansons
la carmagnole, vive le son des maçons !
A méditer…
Anis Al Fayda
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